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Le HCR s’inquiète d’un fort afflux de réfugiés soudanais en Centrafrique

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Environ 6 000 personnes, essentiellement des femmes, ont fui le Soudan vers la Centrafrique deux semaines après le début de violents affrontements entre l’armée soudanaise et les paramilitaires, a indiqué dimanche le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR).

À Khartoum, la très fragile trêve de trois jours, peu respectée, a été reconduite ce dimanche quelques heures avant son expiration. Le dernier bilan des combats fait état d’au moins 528 morts et près de 4 600 blessés. Selon le Haut Commissariat de l’ONU pour les réfugiés, près de 6 000 personnes ont déjà trouvé refuge sur le territoire centrafricain, principalement des femmes et des enfants. « Ce chiffre est constitué de 70% de femmes, 15% de filles et 10% d’hommes et environ 400 rapatriés », précise l’UNHCR dans un tweet samedi, dont l’authenticité a été confirmée dimanche par l’une de ses représentantes en Centrafrique.

La solidarité s’organise

Ainsi, à la frontière entre la Centrafrique et le Soudan, la solidarité s’organise. « Pour le moment, les personnes vivent chez l’habitant, pour ceux qui ont eu un peu de chance. D’autres personnes se sont installées dans des abris de fortune. J’ai entendu parler d’une école désaffectée où elles se sont abritées. Il y a certaines personnes aussi qui sont à la belle étoile, mais la majorité se trouve chez l’habitant, explique le représentant du HCR en Centrafrique, Fafa Olivier Attidzah. Ce sont des conditions qui sont un peu difficiles. Il faut mettre en œuvre un système d’assainissement et surtout leur trouver de l’eau et des vivres. […] Il faut une intervention pour ceux qui n’ont pas eu la chance d’être hébergés. Et ceux qui ont eu cette chance d’être chez l’habitant, ils vont constituer un poids sur les populations hôtes, ce qui ne serait pas, dans le long terme, tenable. »

Pour le moment, les réfugiés qui sont là ne souhaitent pas quitter la frontière afin d’avoir un œil sur leurs biens de l’autre côté de la frontière puisque les conditions ne les empêchent pas d’y retourner de temps en temps.

Fafa Olivier Attidzah, représentant du HCR en Centrafrique

La Centrafrique, pays parmi les plus pauvres du monde en proie à une guerre civile depuis plusieurs années, partage une frontière avec le Soudan dans la province de la Vakaga (nord-est). Jeudi, le Bureau de coordination humanitaire de l’ONU (Ocha) annonçait que près de 3 000 personnes étaient entrées dans le pays et vivaient dans des « campements spontanés » près de la localité frontalière d’Am-Dafock. « Le trafic entre le Soudan et la RCA a été fortement perturbé, ce qui a entraîné une forte augmentation du prix des produits de première nécessité », s’inquiétait également l’organisation, alors que « 120 000 personnes ont besoin d’assistance alimentaire » dans le nord du pays.

À Birao, chef-lieu de la Vakaga, le prix du sac de sucre (50 kg) a doublé depuis le début du conflit pour atteindre 80 000 francs CFA (122 euros), souligne l’Ocha. Selon l’ONU, 75 000 personnes sont déplacées à l’intérieur du Soudan, et au moins 20 000 ont fui vers le Tchad, 4 000 vers le Soudan du Sud, 3 500 vers l’Éthiopie. Au total, jusqu’à 270 000 personnes pourraient fuir si la guerre continue.

Afrika Stratégies France avec RFI

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