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En France, le gouvernement envisage des restrictions des réseaux sociaux en cas d’émeutes

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Le gouvernement français a confirmé, mercredi, qu’il envisage de « suspendre des fonctionnalités » sur les réseaux sociaux en cas de nouvelles émeutes, mais a assuré, par la voix de son porte-parole, que ces mesures resteraient temporaires et ponctuelles. 

Restreindre l’accès aux réseaux sociaux en cas de nouvelles émeutes ? Cette mesure, évoquée par Emmanuel Macron devant près de 300 maires de communes victimes de violences au cours des émeutes, a fait polémique. Au point que le porte-parole du gouvernement a clarifié le projet mercredi 5 juillet, en assurant qu’il n’a pas l’intention de procéder à un « black-out généralisé » des plateformes.

« Ça peut être des suspensions de fonctionnalités », a déclaré le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, en évoquant les outils à disposition lors de situations telles que les émeutes déclenchées par la mort du jeune Nahel le 27 juin.

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« Des appels à l’organisation de la haine »

« Vous avez par exemple des fonctions de géolocalisation, sur certaines plateformes, qui permettent à des jeunes de se retrouver à tel endroit, en montrant des scènes, comment mettre le feu etc… C’est des appels à l’organisation de la haine dans l’espace public et là vous avez autorité pour pouvoir suspendre », a-t-il dit en rendant compte du Conseil des ministres.

Selon l’entourage du chef de l’État, Emmanuel Macron « n’a à aucun moment dit qu’il envisageait de couper les réseaux dans le sens d’un black-out généralisé ». « Il s’agit de « pouvoir ponctuellement et temporairement suspendre des réseaux sociaux », a ajouté cette source.

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« Nous avons besoin d’avoir une réflexion sur l’usage de ces réseaux chez les plus jeunes, dans les familles, à l’école, les interdictions qu’on doit mettre », a souligné le chef de l’État, selon des propos rapportés par la presse et confirmés par l’Élysée.

« On a pu le voir (..) quand les choses s’emballent pour un moment, se dire : on se met peut-être en situation de les réguler ou de les couper », a-t-il dit. « Il ne faut surtout pas le faire à chaud. Je me félicite qu’on n’ait pas eu à le faire », a-t-il ajouté.

« OK Kim Jong-un »

Les réactions n’ont pas tardé. « Couper les réseaux sociaux ? Comme la Chine, l’Iran, la Corée du Nord ? », a ironisé le président du groupe Les Républicains (LR) à l’Assemblée nationale, Olivier Marleix, sur Twitter en déplorant une « provocation de très mauvais goût ».

« OK Kim Jong-un« , s’est exclamée dans le même registre l’Insoumise Mathilde Panot, en référence au leader nord-coréen.

« Ce serait renoncer à l’idée que la démocratie soit plus forte que les outils qu’on détourne contre elle. Ce serait une erreur », a aussi estimé Éric Bothorel, député du parti présidentiel Renaissance.

Le ministre chargé de la Transition numérique, Jean-Noël Barrot, a proposé, mardi soir, au Sénat, la mise en place d’un groupe de travail sur les mesures à prendre en cas d’émeutes, qui pourraient être intégrées au projet de loi pour « sécuriser » Internet.

Afrika Stratégies France avec AFP

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