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Atcha Dédji Affoh : « Rien n’est évident dans une élection »

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Une vingtaine de meetings, des dizaines de rencontres de jours et de nuits, Atcha Dédji Affoh, ne se repose pas. Vice-président de la majorité présidentielle, il tient son fief même s’il esquive plutôt avec  modestie, « on n’est jamais certain de rien » insiste ce musulman de 59 ans qui ne jure plus que par Allah. A Tchamba. 400 Km de Lomé. Nous sommes dans le nord du Togo, coincé entre le Bénin et le Tchaoudjo, bastion des manifestations engendrées le 19 août 2017 par Tikpi Atchadam. La campagne bat son plein. Ici, le vice-président de l’UNIR tient tout. Chefs traditionnels, responsables de collectivités, mouvements de jeunes, groupements de femmes, il ne lâche rien. Et il ne manque aucune occasion, quand il le peut, pour multiplier les rencontres et  faire preuve de générosité pour motiver les militants de son parti. Un marché ici, des formations là, des organisations de femmes pour la gestion de prêts ailleurs. Ainsi sa proximité avec la population, fait de lui un homme qui est sur tous les fronts, ne jurant que par Faure Gnassingbé. « Le chef de l’Etat est venu ici inaugurer le marché et visiter la ferme des jeunes de Tchamba » répète-t-il sans cesse, avec une dose de fierté. C’est un homme ouvert et détendu qui nous accueille dans sa résidence, à Tchamba. Interview !

Qu’est-ce qui a changé et qui fait que des Togolais peuvent faire confiance à Unir pour les législatives ?

Trop de choses. La politique de réconciliation entamée depuis de nombreuses années, celle des grands travaux avec toutes les infrastructures routières réalisées ici et là et surtout, la préoccupation première de faire des réformes pour renforcer la démocratie et l’Etat de droit au Togo. Vous ne pouvez  pas  imaginer, comment le FNFI ( Programme de prêts essentiellement aux femmes, Ndlr) a changé la vie de nos femmes dans la préfecture de Tchamba. Tout au long de la campagne, j’en rencontre par milliers qui m’en remercient. Cela fait sans doute ma fierté mais surtout la fierté de voir combien le sort des plus vulnérables préoccupe le chef de l’Etat.

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Est-ce qu’il y a, localement, quelques réalisations qui font échos ?

Bien sûr. Il y a le nouveau marché moderne a tout changé et fait le bonheur de toute la population de  Tchamba. Depuis, nous avons un afflux de gens de partout qui se bousculent à Tchamba pour s’approvisionner en vivre et non vivre. Le centre des jeunes a donné un nouveau visage à cette ville, ainsi que d’autres projets notamment celle de la ferme avec le concept « un hectare par jeune ». Il y a eu une mise au travail de nos jeunes et cela se ressent dans l’autonomie financière dont ils jouissent désormais. Il y a quelques années, personne ne pouvait penser à des feux tricolores dans cette ville, c’est chose faite depuis 2015. Pour tout cela, le chef de l’Etat s’est investi personnellement et a été présent lors de plusieurs inaugurations.

Pourtant il y a de quoi craindre une chute de la participation, à cause de l’appel de l’opposition à boycotter…

La C14 ne fait pas, à elle seule, l’opposition. Elle est sans doute la frange la plus radicale, mais l’opposition plus large a pris part à l’élection. Que ce soit l’Ufc, le Mpdd, le Net ou le Pdp, nous avons en tout une douzaine de partis et de listes d’indépendants. Ce qui fait que cette élection n’est pas forcément différente des autres, personne ne peut prétendre avoir gagné à l’avance. Je l’ai toujours dit, une élection porte sa part de mystères et nous avons, au sein de Unir, autant que les autres, la même volonté, c’est-à-dire gagner ces législatives. Il y a eu plus de 3 millions d’électeurs, ce qui est déjà bien pour une population qui ne dépasse pas les 7 ou 8 millions. Nous nous attendons à un taux de participation raisonnable.

Combien de députés souhaitez-vous avoir ?

Je ne saurai vous dire avec précisions le nombre de députés que nous pouvons avoir. Etant donné que cette élection est très difficile, du fait que nous faisons face des candidats assez sérieux et organisés, qui ont adopté la stratégie de la proximité, appelée communément le porte-à-porte pour battre campagne. A Lomé les gens n’ont pas senti la campagne parce que les candidats allaient au contact des électeurs dans les foyers à travers le porte-à-porte. Figurez-vous que Nous les avons croisés partout, même dans les hameaux les plus reculés. Ceci étant,  nous souhaitons avoir Autant que possible de députés, je ne peux pas donner un chiffre exact. Cependant je souhaite une majorité relative à notre parti. Nous voulons gérer ce pays avec toutes les personnes de bonne foi qui veulent voir les choses évoluer. Le chef de l’Etat ne veut pas donner la primauté à un parti, il veut se mettre au service de tout le Togo comme il le fait depuis. Il n’y a pas de rivalité dans le patriotisme et l’engouement à servir son pays. Le fait d’être fils et filles de la même nation est une chance qu’il faille exploiter au service de l’intérêt général.

Avez-vous un message spécial à la veille de l’élection ?

La paix ! Et la confiance en Dieu. Les deux vont de paire d’autant que Dieu est paix. Je suis musulman et je ne peux rien sans être certain de sa grâce, je l’implore pour notre pays. Nous en avions besoin, plus que jamais. Je peux aussi rassurer les Togolais qu’une fois majoritaire, notre principale préoccupation sera d’accélérer les réformes pour la construction d’un Etat de droit, fort, puissant et enviable. Le chef de l’Etat n’a que cela en tête, redonner au Togo sa place de grande Nation.

Propos recueillis à Tchamba, par Afrika Stratégies France

 

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