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Législatives au Sénégal: la victoire annoncée du Pastef redessine la carte électorale

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Deux jours après la tenue du scrutin, les résultats officiels provisoires des législatives anticipées ont été rendus public ce mardi 19 novembre au Sénégal. S’ils confirment l’hégémonie du Pastef, ils montrent aussi que l’ancien président Macky Sall a manqué son retour sur le devant de la scène à la tête de la coalition d’opposition Takku Wallu. Arrivée certes en deuxième position, elle reste malgré tout bien loin derrière le parti au pouvoir. 

avec nos correspondantes à Dakar, Léa Lisa Westerhoff et Juliette Dubois

Les résultats des législatives anticipées rendus public mardi 19 novembre au Sénégal confirment le raz-de-marée du Pastef qui arrive en tête dans 40 des 46 départements du pays et dans 7 des 8 circonscriptions de la diaspora. Dans le détail, les grands bassins d’électeurs – Dakar, Thiès, Diourbel et Mbacké, à l’est de la capitale – qui avaient déjà massivement voté pour lui à la présidentielle ont confirmé leur choix et même amplifié ses scores puisque dans tous ces départements, le parti des patriotes fait mieux que lors du scrutin du 24 mars et creuse un peu plus l’écart avec les listes de l’opposition.

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Parmi les enseignements notables à retenir, il y a aussi le fait que des bastions de l’ancien régime qui avaient résisté aux sirènes du Pastef à la présidentielle ont, cette fois, basculé. Tel est par exemple le cas des départements de Foundiougne et Fatick, dans le centre du pays, deux anciens fiefs de l’ex-président Macky Sall – qui en est originaire – et réputés imprenables. Même constat également dans le nord, dans le département de Dagana frontalier avec la Mauritanie, qui était lui le département d’origine de l’ancien président de l’Assemblée nationale, ainsi que dans le sud-est, où le parti d’Ousmane Sonko s’empare des départements le long du fleuve Sénégal, de Bakel à Kedougou.

Retour raté pour Macky Sall

Seuls six départements résistent en fait à la déferlante du Pastef. Parmi eux : quatre se trouvent dans l’est, dans la région de Matam, et sont restés fidèles à la coalition Takku Wallu, tandis que l’ancien Premier ministre Amadou Ba, passé de dauphin à rival de l’ex-président, emporte lui le département de Podor, dans le nord-est, un ancien fief de l’APR, le parti de Macky Sall qui ne parvient pas à sortir de la crise dans laquelle il est plongé depuis la présidentielle. Plusieurs de ses figures de proue, comme Amath Diouf, l’un de ses membres fondateurs, ont ainsi rejoint le Pastef tandis que pour d’autres, la victoire écrasante du camp de Bassirou Diomaye Fayemarque la fin des partis traditionnels.

Quoi qu’il en soit, ces résultats montrent que l’ex-chef de l’Etat a raté son retour sur le devant de la scène politique. Alors qu’il était tête de liste, Macky Sall a fait campagne depuis le Maroc où il est installé depuis le mois d’avril, avec à la clé une défaite cuisante et une absence regrettée dans les rangs de sa coalition. En outre, même si l’ancien président devrait a priori être élu député, il ne siégera pas : son suppléant prendra sa place. Pour l’analyste politique Moussa Diaw, sa tentative de retour est donc surtout une grave erreur. Selon lui, les Sénégalais lui ont tourné le dos et ne croient plus en son discours, d’autant plus que l’avenir de l’intéressé semble incertain : le Premier ministre Ousmane Sonko a, en effet, laissé entendre que Macky Sall pourrait être poursuivi devant la Haute Cour de justice pour haute trahison.

Afrika Stratégies France avec RFI

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