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CLIMAT : A Madrid, l’Afrique prend activement part à la COP 25

La Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (Cop25)se déroule du 2 au 13 décembre 2019 à l’Ifema, Madrid, en Espagne. Sous la présidence du gouvernement du Chili, elle est organisée avec le soutien logistique du gouvernement espagnol. Les 25.000 délégués, dont une cinquantaine de chef d’Etats et de gouvernement se réunissent pour décider des mesures à mettre en place dans le but de limiter le réchauffement climatique. Préoccupation majeure de l’Afrique au cours de la Conférence : demander plus de fonds de transition dédiés à une agriculture « climato-intelligente ».

Des engagements plus contraignants et ambitieux en matière de protection de la planète à la Cop25 : réduire les émissions de gaz à effet de serre de 7,6% par an dès 2020.L’objectif de la conférence est de passer aux étapes suivantes du processus Onu Changements climatiques, qui sont cruciales. L’un des objectifs clés définis après l’adoption des directives de mise en œuvre de l’Accord de Paris, conclu lors de la Cop24 en Pologne, est d’accomplir plusieurs tâches pour la réalisation intégrale de l’accord de Paris sur le changement climatique. 68 pays se sont engagés à revoir à la hausse leurs engagements à l’horizon 2020, mais ils ne représentent que 8% des émissions mondiales, selon les experts. Madrid ambitionne donc d’inciter les États signataires, à réviser, d’ici à la fin 2020, leurs engagements de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Des actions climatiques cruciales sont prévues dans plusieurs domaines, dont la finance, la transparence de l’action climatique, les forêts et l’agriculture, la technologie, le renforcement des capacités, les pertes et dommages, les peuples autochtones, les villes, les océans et l’égalité des sexes. La 15e session de la Conférence des Parties faisant office de réunion des Parties au Protocole de Kyoto (Cmp 15), la 2e session de la Conférence des Parties servant de réunion des Parties à l’Accord de Paris (Cma 2), la 51e session de l’Organe subsidiaire de conseil scientifique et technologique (Sbsta51) et de l’Organe subsidiaire de mise en œuvre (Sbi51), font le menu de la Conférence.

A l’ouverture

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S’exprimant lors de la cérémonie d’ouverture, le Secrétaire général des Nations Unies, a déclaré que les impacts du changement climatique devenant de plus en plus dangereux et apparents, la Cop25 se doit de transmettre au monde, une ferme détermination à changer de cap. « Nous devons enfin démontrer que nous sommes sérieux dans notre engagement à arrêter la guerre contre la nature, que nous avons la volonté politique d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 », a déclaré António Guterres. Il a appelé les gouvernements à veiller à ce qu’au moins 100 milliards de dollars par an soient mis à la disposition des pays en développement pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et renforcer la résilience face au changement climatique.  Le Président du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), lui appelle à l’action. Hoesung Lee, a souligné les avantages économiques d’une action climatique plus ambitieuse, qui pourrait créer des possibilités d’investissement dans l’innovation.  Pour sa part, la présidente de la Cop, ministre de l’Environnement du Chili, a rappelé aux délégués que le travail devait être poursuivi à la Cop25 et qu’il pourrait ensuite être pris en compte dans les plans d’action nationaux pour le climat améliorés dans le cadre de l’initiative de l’Accord de Paris l’année prochaine. « Nous devons prendre des engagements nouveaux et plus ambitieux qui incluent tous les aspects de l’action climatique : atténuation, adaptation et moyens de mise en œuvre. Les contributions déterminées au niveau national sont le principal moyen de stimuler plus d’ambition », a indiqué Carolina Schmidt. Dans son discours d’ouverture, le Premier ministre espagnol, a souligné l’importance des femmes dans l’action climatique. Pedro Sanchez a célébré la mémoire d’une scientifique américaine qui, en 1856, a été la première à identifier l’effet de réchauffement du CO2.

Participation de l’Afrique

L’Afrique participe à la (Cop25) avec l’intention de demander plus de fonds de transition dédiés à une agriculture « climato-intelligente ».Alors que l’insécurité alimentaire du continent est aggravée par le changement climatique, trois pays, la Somalie, le Tchad et la Tunisie, ont rejoint, mardi 5 novembre, la coalition de 35 pays africains (sur 54), baptisée fondation Aaa (pour Adaptation de l’agriculture africaine) lancée par le Maroc en 2016 pour porter les intérêts de l’Afrique et de son agriculture dans les négociations à la Cop. Pour sa part, la Communauté économique des Etas de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) entend dynamiser les flux de financements climat au profit de l’Afrique de l’Ouest. Selon un rapport sur la mise en œuvre de l’Accord de Paris en Afrique de l’Ouest, le besoin financier cumulé pour les 17 pays de la région (espace Cedeao, Tchad et Mauritanie), nécessaire à la mise en œuvre de leurs engagements climat à l’horizon 2030 s’élève au moins à 337 milliards USD. Elle organise donc à la Cop25, deux side-events : l’un  pour présenter son initiative ouest-africaine pour une agriculture intelligente face au Climat et l’autre pour présenter le mécanisme financier au bénéfice des acteurs agricoles de la région et de susciter l’intérêt des potentiels investisseurs, l’objectif de mobilisation étant fixé à 80 millions USD sur la période 2020-2027.

La Cop25 constitue une étape cruciale dans la mise en œuvre des accords de Paris. En dépit du retrait imminent des Etats-Unis, le cap doit être maintenu vu l’urgence. Et pour atteindre les objectifs et limiter le réchauffement de la terre à 1,5°C, il faudrait réduire les émissions de gaz à effet de serre de 7,6% par an dès l’an prochain, et ce jusqu’en 2030, a indiqué l’Onu le 26 novembre dernier dans un rapport. Selon ce rapport, les températures moyennes risquent de progresser de 3 à 5°C au cours du siècle sur la tendance actuelle des rejets de gaz à effet de serre. Il y adonc nécessité de sauver la planète.

Thomas AZANMASSO, Correspondant à Cotonou, Afrika Stratégies France

 

 

 

 

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