RDC: la Céni tente de rassurer avant le début de l’enregistrement des électeurs dans le Mai-Ndombe

La Commission électorale nationale indépendante (Céni) confirme le début effectif des opérations d’identification et d’enrôlement des électeurs le 24 décembre pour les provinces de l’ouest du pays. Dans le Mai-Ndombe, secoué par des violences communautaires et un déplacement massif de population, les inquiétudes montent. 

Avec notre correspondant à Kinshasa, Patient Ligodi

Selon la Céni (Commission électorale nationale indépendante), le matériel électoral et la logistique nécessaire sont en cours de déploiement. Pourtant, sur le terrain, les élus originaires de la région ne cachent pas leur inquiétude. Guy Musomo Wapemba est député de Kwamouth. Il vient de parcourir une partie de sa circonscription. « Vous avez un grand village comme Kabanku, il n’y a plus que des hommes. Toutes les femmes ont été évacuées à cause de l’insécurité, témoigne-t-il. Un grand village comme Bisiala, j’y suis passé là et je n’ai trouvé que moins de 20 personnes alors que près de 2 000 personnes habitent ce village. À Mashambio, le carrefour, un village très mouvementé, je n’ai trouvé que moins de 100 personnes. »

Rassurer

Selon lui, les déplacements massifs de population risquent d’avoir comme conséquence la réduction du nombre de sièges dans les zones instables. Pour sa part, la centrale électorale tente de rassurer en précisant que la loi a déjà prévu ce scénario. Les personnes regroupées dans des sites de déplacés seront enrôlées tout comme celles qui sont en familles d’accueil, toujours pour le compte de leurs circonscriptions d’origine.

Reste la question de la sécurité des populations et du personnel de la Céni. « Nous avons foi que la sécurité va revenir le plus vite possible, espère Joseph Senda, directeur des opérations de la Céni. Nous nous adapterons à la situation sur le moment. Si jamais il y a des problèmes – je ne me substitue pas à mes autorités qui sont bien placées pour répondre, nous travaillerons toujours avec le ministère de l’Intérieur – mais j’imagine que la Céni, via nos autorités, va contacter le ministère de l’Intérieur pour qu’ensemble, on trouve une solution en ce qui concerne Kwamouth. »

Plusieurs dizaines de milliers de déplacés ont été recensés depuis le début des violences. Certains ont traversé le fleuve et rejoint le Congo-Brazzaville.

Afrika Stratégies France avec RFI

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