Un gendarme et quatre civils ont été tués vendredi au Niger dans une « attaque terroriste complexe » sur l’axe routier reliant Torodi à Makalondi, dans la région de Tillabéri, a annoncé samedi l’armée nigérienne.
L’armée nationale a qualifié de « complexe » l’attaque terroriste qui vient d’endeuiller le Niger, commise vendredi sur l’axe routier reliant Torodi à Makalondi, dans la région de Tillabéri, près du Burkina Faso. Un gendarme et quatre civils y ont perdu la vie, selon le bilan fourni par l’armée samedi 16 juillet.
« Dans l’après-midi du 14 juillet 2023, aux environs de 13 h 40 (heure locale), un détachement de la gendarmerie nationale en mission d’escorte de convoi sur le tronçon Torodi-Makalondi a été la cible d’une attaque terroriste complexe », indique un communiqué de l’état-major des Armées du Niger.
Selon le bilan de l’état-major, cinq personnes « sont décédés » dont un gendarme et quatre civils. Dix-neuf personnes ont été blessées dont sept gendarmes, cinq militaires et sept civils évacués à Niamey, poursuit le texte.
« Côté ennemi, deux terroristes ont été tués » après une « riposte énergique » des forces nigériennes, souligne le communiqué. En outre, les militaires nigériens ont récupéré cinq motos, deux fusils AK47 et un poste radio portatif appartenant aux assaillants.
Torodi et Makalondi sont deux communes situées respectivement à 55 et 96 km de la capitale Niamey, dans le sud-ouest du pays.
Le poste de police de Makalondi, dernière ville nigérienne avant la frontière du Burkina, a été plusieurs fois visé par des jihadistes présumés. Des « hommes lourdement armés » l’avaient notamment incendié en mars dernier, blessant un civil.
Repaire des jihadistes sahéliens
La région de Tillabéri, située dans la zone dite des « trois frontières » entre le Niger, le Burkina Faso et le Mali, est un repaire des jihadistes sahéliens, dont l’État islamique au Grand Sahara.
Depuis des années, cette partie du Niger est régulièrement visée par les assauts de groupes islamistes malgré le déploiement massif des forces anti-jihadistes et de l’état d’urgence en vigueur. Des soldats français y combattent aux côtés des militaires nigériens, selon les autorités des deux pays.
Plus de 10 800 personnes, dont des femmes et enfants issus d’une dizaine de villages du département de Say, toujours dans cette région, ont fui leurs domiciles depuis début juillet, après des « violences » d’hommes armés, ont rapporté mercredi des sources humanitaires et les autorités locales.
Dans sa partie sud-est, riveraine du lac Tchad et du Nigeria, le Niger doit également faire face aux jihadistes de Boko Haram et de sa branche dissidente Iswap (État islamique en Afrique de l’Ouest).
Afrika Stratégies France avec AFP