COTE D’IVOIRE : Samatiguila (1/3), de 2013 à 2023, une décennie d’investissements sans précédent

Dans le cadre d’une série de trois articles consacrés à la commune de Samatiguila (900 km d’Abidjan), Afrika Stratégies France revient sur une décennie qui a offert à cette cité de 10.000 habitants une nouvelle envergure. Ce premier papier sera consacré aux investissements qui, sous Lanciné Diaby, sont sans précédent.

 

Depuis son arrivée à la tête du Conseil municipal de Samatiguila (nord-ouest) Lanciné Diaby procède, sans fanfare, à l’instauration en douce d’une révolution du développement. Logements sociaux, infrastructures diverses, sécurité, éducation, santé, aucun secteur n’échappe à sa vision. Dès son élection en 2013, il a obtenu une subvention spéciale de 375 millions pour la construction de l’hôtel de ville, du Commissariat et du marché. Depuis, le virage du développement est pris. Résolument.  

 

Samatiguila. 900 km d’Abidjan, la capitale ivoirienne. C’est une ville carrefour qui fait le lien avec deux pays limitrophes, la Guinée mais aussi le Mali qui n’est qu’à 30 km. Elle fut longtemps une sous-préfecture, dans la région de Denguélé. Depuis 2008, cette cité de 10.000 âmes est devenue chef-lieu d’un département éponyme. Alors que Samatiguila manquait cruellement d’infrastructures, l’actuel maire a fait de son éveil socioéconomique son cheval de bataille. Depuis 2013, Diaby n’a de cœur pour cette cité qui, bien que venant de loin, fait la course avec son aînée Odienné mais aussi Madinani, une ville voisine. Sa proximité avec Boungouni (Mali) et Kankan (Guinée) en fait un comptoir commercial à ciel ouvert. Doter cette ville commerciale d’infrastructures en a donc vite fait joyau. 

 

Un coup de maître dès son arrivée 

 

Le premier exploit du maire élu en 2013 est un énorme succès. Pour y arriver Diaby a dû compter sur la sympathie que porte Alassane Ouattara à la ville. A peine élu, il obtient dans l’immédiat un apport au budget de la ville de 375 millions. Alors que l’exercice budgétaire précédent n’était que de 85.410.000, il est miraculeusement passé à 475.535.000 permettant à Samatiguila de se doter d’infrastructures de base que devrait avoir toute ville. L’hôtel de ville, siège de la commune mais aussi un commissariat de police digne du nom pour cette ville que la proximité avec deux frontières expose plus que d’autres à l’insécurité. Le marché municipal, le plus grand de tout le département a été construit, favorisant le commerce des plus défavorisés, notamment les femmes, les petits commerçants et producteurs. Pour compter sur une administration aguerrie, Lanciné Diaby la dote de moyens de déplacements, véhicules et motos et recrute rapidement de jeunes talents. Objectif, compter sur les compétences pour l’usage à bon escient d’une manne budgétaire que la ville mobilise bien difficilement. Le nouveau maire qui est un homme de terrain et de proximité définit rapidement sa vision qui tourné vers le renforcement de l’éducation et de la santé, porté par la redynamisation de la culture et une place de choix à l’industrie et aux questions économiques.

 

L’éducation et la santé en priorité

 

Plusieurs infrastructures scolaires voient le jour dans la ville. Le collège municipal dont l’internet est un soutien aux plus vulnérables a vu cette structure recevoir un coup de neuf. L’internat a été réhabilité dès 2013. « Quand les enfants sont encadrés et près de leur lieu d’apprentissage, ils donnent le meilleur d’eux » avait déclaré le maire à l’inauguration en rappelant l’importance d’avoir « une relève de qualité » pour cette ville longtemps abandonnée sous le mandat de Laurent Gbagbo. L’année suivant et pour des questions d’hygiène, une chaîne de latrines a commencé par être construite dans toute la commune. En 2016, les Groupes scolaires (EPP I et EPP III), EPP désignant « Ecole Primaire Publique », ont été bénéficiaires de ces toilettes qui seront étendues à d’autres écoles publiques.  Quant à l’EPP II, une autre école primaire du centre-ville, elle a eu droit, compte tenu de l’état de délabrement de ses classes, à un bâtiment de trois classes. En 2019, le Centre d’Education Préscolaire de Samatiguila aura droit à ses latrines et l’EPP IV recevra à son tour trois classes. Les autres dernières années ont été celles de grands investissements scolaires. Ainsi, la clôture de l’Ecole Primaire Publique II a été entièrement faite pour garantir aux apprenants leur sécurité. Mais puisqu’il n’y a pas que les bâtiments qui urgent, le Secteur Pédagogique a été équipé en, matériels informatiques pour faciliter les contrôles et assurer la qualité. Idem pour les Ecoles Primaires Publiques II et IV qui ont reçu ordinateurs, imprimantes, photocopieuses alors que l’EPP IV aura droit, en 2020 à 118 tables-bancs. De réelles bouffées d’air d’autant que le besoin est crucial. Mais sans la sécurité, la mission de l’école est loin d’être assumée.

 

La sécurité et la question culturelle suivent

 

La construction du Commissariat municipal de police, celui du département de Samatiguila s’imposait. Le taux de criminalité dans une ville frontière est souvent au-dessus de la moyenne nationale. Alors, le maire en a fait une priorité de premier plan. Pour moderniser une administration sécuritaire hypothétique, la Mairie a doté la Brigade de gendarmerie en outils informatiques et en 2020, alors que le Commissariat municipal de police est construit depuis plusieurs années, ses murs de clôture ont été élevés. Pour ce qui est de la culture, un des axes primordiaux de Lanciné Diaby, il en a relancé l’aspect immatériel donnant une place de choix aux us, traditions et coutumes et la promotion des variétés ethniques locales pour favoriser la cohésion. Depuis son élection à la tête de la Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara dont Diaby est un poulain a fait de la Cohésion sociale un défi qu’il a confié d’ailleurs au tout nouveau ministère de la réconciliation. Car l’élection du chef de l’Etat ivoirien a, du fait de refus de son prédécesseur de quitter le pouvoir, fait couler du sang. La Mairie équipera aussi le Centre culturel de Samatiguila en matériels didactiques en 2014 avant d’en réhabiliter plus tard le Foyer Polyvalent. 

 

Le 2e article de la série sera consacré aux enjeux budgétaires, à l’économie et au social.

 

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