COTE D’IVOIRE : Alassane Ouattara, la candidature du parachèvement

Sa candidature très attendue par les militants de la majorité présidentielle a été enfin annoncée ce 29 juillet dernier. Accueillie avec enthousiasme par le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (Rhdp), ovationnée par des ministres du gouvernement ivoirien, cette candidature est aussi celle du parachèvement d’immenses réformes et travaux entamées. Décryptage d’une candidature inévitable.

La vidéo a fait le tour de la toile, celle d’un groupe de ministre du gouvernement ivoirien, dansant dans une salle d’où ils ont suivi la déclaration de candidature d’Alassane Ouattara. Dans plusieurs quartiers de la ville d’Abidjan, des populations et militants du président sortant ont manifesté leur joie, remerciant Alassane Ouattara « d’avoir compris leur appel à candidature » et surtout, d’y avoir donné une suite favorable. Avis largement partagé par des membres du gouvernement. Amadou Coulibaly salue « une candidature d’espoir portée par une vision cohérente et mise en œuvre » depuis l’accession au pouvoir d’Alassane Ouattara. Le ministre de la communication, en charge des médias y voit « un énorme sacrifice de la part d’un père qui tient à continuer le chemin du développement« . Le porte-parole du gouvernement appelle les militants du Rhdp à, d’ors et déjà, « se mobiliser pour une victoire éclatante« . Malgré le silence et le mystère qui sont entretenus autour de cette candidature, elle était attendue par les chancelleries et l’opinion nationale et internationale.

Une candidature fortement attendue

La déclaration a eu lieu depuis la résidence présidentielle du Plateau. On y voit un président très en forme pour ses quatre-vingts ans, assis, dans un décor de verdure plutôt modeste et annonçant, après une courte allocution, sa prochaine candidature pour l’élection d’octobre 2025. Une candidature dont il a entretenu, longtemps, le suspens mais qui n’était plus qu’un secret de polichinelle dans un pays où, ses grands travaux et ses immenses infrastructures ont modernisé le pays le plus riche de l’Afrique de l’ouest francophone. En quelques années, la Côte d’Ivoire s’est imposée comme une référence régionale en termes de développement et est devenue une plate tournante incontournable pour les grands événements, les investisseurs et même les touristes. Dès lors, la candidature d’Alassane Ouattara, qui entame ainsi son 2e mandat de la 3eRépublique était attendue par les médias et les observateurs de la politique. Il faut dire que, compte tenu de son âge, 83 ans, le président ivoirien a hésité avant de céder aux appels incessants de ses militants. Patriote et attaché à son pays dont il a été victime des relents xénophobes par le passé, il veut aussi transmettre à la génération à venir un pays stable, apaisé et résolument tourné vers l’avenir. Partir en 2025 ne s’y prêtre pas, le pays étant au tournant de son histoire politique, avec le retour de Laurent Gbagbo qui agite les queues de vieux démons.

Une candidature du parachèvement

Il est certain que ça serait la dernière candidature pour Ouattara qui avait souhaité que les politiques de sa génération et lui-même ne tournent la page de la course au pouvoir mais n’avait pas reçu écho favorable du feu Henri Konan Bédié et de Laurent Gbagbo. L’ancien président qui est revenu au pays après 8 ans de détention par la justice internationale menace par la cohésion nationale par ses sorties belliqueuses et son obsession à revenir au pouvoir, « uniquement pour se venger » a mis en garde Mamadou Touré, ministre de l’emploi des jeunes. Face à cette situation délicate, le maintien de la paix ne passe que par la réélection d’Alassane Ouattara.

Mieux, le président sortant a réussi, contre toute attente, à maintenir le pays dans la résilience face à la pandémie de Covid-19 tout en stabilisant, à près de 7% la croissance annuelle, mettant tous les indicateurs au vert pour des investisseurs qui arrivent de partout. En ramenant de 67 à environ 30% le taux de pauvreté, avec un budget annuel qui est passé de 2481 milliards en 2010 à 15.340 milliards en 2015, Alasane Ouattara a fait exploser tous les records de macroéconomie et conforter la posture de puissance de l’Afrique de l’ouest francophone dont est affublé son pays avec presque la moitié du PIB de l’union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa).

« Même quand on n’aime pas le lièvre, il faut avoir l’honnêteté de constater qu’il est bon coureur » conclut Amadou Coulibaly. Le ministre en charge des médias mobilise déjà les populations du nord du pays d’où il est originaire pour une élection qu’il espère « remportée dès le premier tour » par son champion.

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