NOTRE DAME DE PARIS : Ces statues à « scandale » que révèle l’incendie, explications !

L’un des principaux monuments touristiques de Paris a vu sa toiture ainsi qu’une flèche emportée par un spectaculaire incendie lundi en fin de journée. Depuis, alors que l’enquête ouverte suit son cours, les réseaux sociaux alimentent une polémique sur les statues qui se révèlent autour de la cathédrale Notre Dame. Renards, chiens à trois têtes, des oiseaux monstrueux, pourquoi ces statues en grande majorité profanes ?

Gargouilles

Ce mardi matin, l’esplanade de la Basilique qui se situe à quelques mètres de la Préfecture de Police (Commissariat central) de Paris est encore bouclée par la police scientifique. Ce qui n’empêche pas des foules de chrétiens qui viennent prier et chanter des louanges.  Une enquête a été ouverte depuis lundi,  quelques heures après le départ de l’incendie, peu avant 19h, heure locale. De loin, on aperçoit les quatre statues de portails. Elles représentent plutôt des saints, Etienne et Denis notamment mais autour de la basilique, entre des animaux horribles et des renards  à trois têtes, quelques dragons et horribles bêtes peuplent ce moyenâgeux monument qui existe depuis 800 ans… et qui a été construit en 120 ans !

Les mystérieuses gargouilles…

Démon pensif dit le Stryge

Représentant des animaux (renards, canivores à trois têtes etc…), les gargouilles ont de quoi intriguer et surtout, dans une Afrique où catholicisme se mêle de syncrétisme  et où les superstitions vont bon train, cette révélation de l’incendie ont lancé la polémique sur les secrets diaboliques supposés de l’Eglise. Les réseaux sociaux en ont fait leurs choux gras. « Je n’en sais pas beaucoup mais ces statues s’inspirent aussi de l’époque médiévale » confie, brièvement, le Père Ghislain Maforikan. Professeur au Grand séminaire Propédeutique de Missérété, à 15 km de Porto Novo, la capitale du Bénin, il évitera toute explication hasardeuse. Mais de quoi s’agit-il exactement ? Nous avons recherché pour vous. Vers 1240. Les premières gargouilles apparaissent. Comme le bruit de l’eau qu’évoque la prononciation (glaglouglaglouglaglou…), elles servent, autour des châteaux et des grands édifices, à évacuer l’eau. Ce sont donc des « canalisations » esthétiques sinon artistiques pour faire couler l’eau des toitures ou tout autour.  Très vite, elles joueront le rôle symbolique de « gardiens de temple » et rappellent que derrière, au sein de la cathédrale, se trouve le « Bien », par opposition au « Mal » et qu’ils faillent les affronter pour y accéder. En les rendant horribles, l’architecture gothique veut insister sur leur rôle d’évacuateur d’eau sale et donc de purificateurs de lieux saints, les associant au péché et au diable. Les évêques étant enterrés, ainsi que certains rois, dans les cathédrales, la pratique d’animaux servant de gardiens, pour protéger les défunts contre les charognards mais aussi empêcher les fantômes d’enquiquiner les vivants, a aussi coexisté avec la construction de ces grands lieux de cultes qui ne livreront jamais tous leurs mystères.

Explication légendaire

Il se raconte aussi que voulant devenir Maire de Paris au 13e siècle, Biscornet était censé réaliser un chef d’œuvre qui marque les esprits. On lui confia alors la fabrication des ferrures des portes de la cathédrale. Mais pour impressionner, le candidat à la mairie invente une histoire du diable qui serait venu lui proposer de lui donner des ferrures contre son âme. Il aurait refusé avant de voir le lendemain les ferrures mise en place par le diable. D’où d’ailleurs l’expression « Le diable a contribué à construire la cathédrale ». Alors, quoi de plus normal que d’installer d’effrayants animaux autour pour faire peur au diable ? Mais dans la réalité, un édifice religieux appartenant à son époque, il est généralement entouré de fables dont les personnages, souvent des animaux, sont représentés. Il s’agit d’une appropriation chrétienne de réalités païennes. Ce qui avait court tout au long du moyen-âge. On y retrouve donc des animaux horribles dont le dragon, le porc-épic, le lion, le chien, le furet. Ces présences d’animaux n’ont rien de secret, ils sont d’ordre plus esthétique et décoratif et ne sont en rien, en contradiction avec la foi chrétienne. Bien au contraire, ils restent, dans la mémoire des monuments, une part de reliques empruntées aux temps et aux approximations des humains dont les mains ont servi à construire des maisons de Dieu. Il s’agit donc de statues profanes, contrairement à cells religieuses représentant la Vierge Marie, le Christ, un Ange ou les Saints ou tous autres personnages dont la foi peut servir de modèles à l’Eglise. En attendant, prions et soutenons la reconstruction de la Cathédrale que visitent chaque année 13 millions de personnes venues du monde entier.

MAX-SAVI Carmel, Paris, Afrika Stratégies France

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